Roman

 

Les deux objets d’étude liés au récit en Seconde et en Première

Le roman et la nouvelle au XIXe siècle : le réalisme et le naturalisme

   

Le Réalisme et le Naturalisme sont deux mouvements littéraires importants dans la littérature française. Ils reflètent tous deux les préoccupations sociales et politiques de l'époque. Mais quelles sont les différences entre ces deux mouvements ?


Le réalisme


   Le mouvement réaliste se développe à partir de 1830, bien avant le mouvement naturaliste. Ce mouvement puise ses thèmes directement dans le monde contemporain, social et historique, et s'intéresse désormais à des groupes sociaux, à des situations qui n'étaient pas jusqu'ici considérées comme artistiques. En effet, il s’intéresse à ce que nos sens perçoivent et décrète que tout événement, objet, être, chose ou action sont dignes d'être des sujets littéraires et qu'ils doivent être rendus de manière véridique. C'est ainsi qu'émergent les ouvriers, les artisans ou les paysans dans le roman.



   Les thèmes abordés concernent principalement la vie urbaine ou provinciale, et les misères et ascensions sociales.


   Les principes de ce mouvement reposent sur la reproduction la plus parfaite possible de la réalité et, cela implique souvent la documentation sur le terrain et le souci du détail. De plus, le romancier applique les méthodes des sciences expérimentales et la philosophie positiviste. C'est en cela que le Réalisme ouvre la voie au Naturalisme qui prolonge encore plus les méthodes scientifiques.



Caractéristiques :


- Personnages ordinaires, non idéalisés, précisément situés dans la société

- Paroles rapportées dans le respect de la langue utilisée par les personnages

- Scènes actuelles de la vie courante, contemporaines

- Précision dans les lieux géographiques et les descriptions


À la plume et au pinceau...

Balzac, Maupassant, ou encore Zola avaient un grand intérêt pour la peinture, qu’ils ne manquent pas de nous transmettre à travers différents récits comme Le Chef d’oeuvre Inconnu...

Le recueil présenté par les seconde (3) / 2014-2015

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Le recueil présenté par les seconde (8)/  2014-2015

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Le naturalisme :


Le mouvement naturaliste est né de l'influence de la médecine et des sciences expérimentales, concernant entre autres la psychologie.


   Le Naturalisme peut être comparé au Réalisme, mais le Naturalisme renforce ou développe certains caractères du Réalisme.  Ainsi, le romancier invente une situation, il place le personnage chargé d'une lourde hérédité dans un milieu défini (ouvrier, mondain, etc.). Il se propose ensuite d'observer la situation et d'expliquer le comportement de son personnage avec une objectivité scientifique. Chaque roman (naturaliste) est donc une expérimentation nouvelle.


   Le Naturalisme étudie l'hérédité des tempéraments et l’influence du milieu. Il a pour thèmes le monde du travail, les paysages urbains et les tares physiques et psychiques. De plus, on note une place importante du monde ouvrier dans le Naturalisme, avec le thème du machinisme et la révolution industrielle.

   Les différences entre le Réalisme et le Naturalisme résident donc dans le choix de leurs thèmes et des principes qui les composent.




Un recueil de descriptions

naturaliste de Brest par

Les élèves de Seconde 3

  En première :



Le Personnage de roman du XVIIe siècle à nos jours


Une synthèse sur le héros téléchargeable en .pdf





Des personnages romantiques dans un cadre réaliste

Le romantisme et le réalisme se succèdent au XIXe siècle suite à un changement de perception du monde, fortement lié au contexte historique. En effet, la seconde partie du XIXe siècle voit sa population subir les effets inattendus d’une république en échec. C’est une ère de la désillusion pour tous ceux qui voyaient en la révolution ou dans l’Empire de Napoléon la possibilité d’un avenir meilleur. Ainsi, la littérature réaliste s’attache à peindre la triste réalité de son époque, où les pasans et les ouvriers payent de leur sueur les excès d’une noblesse frivole et d’une bourgeoisie plus superficielle (comparez en ce sens l’image de la classe bourgeoise montante dans les drames bourgeois d’avant la révolution et les bourgeois arrogants des romans de Balzac).

Certains écrivains vont illustrer ce sentiment de désillusion en plongeant des personnages encore emprunts de romantisme dans un contexte réaliste décevant : ainsi, Emma Bovary après avoir rêvé  au grand amour et la vie de princesse, influencée par ses lectures et son isolement au couvent se verra confrontée à la dureté de la vie. De la même manière, Julien Sorel et Fabrice Del Dongo, les héros des romans Le rouge et le noir et La Chartreuse de Parme ont des rêves et des ambitions qui se verront contrariés à maintes reprises, et leur caractère rêveur et solitaire n’est pas toujours bien perçu, comme si le contexte du XIXe siècle obligeait l’auteur à confronter son personnage à la désillusion que lui-même et tout son peuple ont vécu.




Le personnage de roman dans le roman de l’absurde


L’Étranger d’Albert Camus


Les élèves de 1(5) ont écouté un document radio (disponible sur youtube en suivant ce lien) et nous restituent les grandes lignes de sa vie :


Abert Camus est né en novembre 1913 en Algérie. Son père meurt en 1914, pendant la Pemière Guerre mondiale, il sera donc élevé par sa mère et sa grand-mère. Il grandit dans le quartier populaire de Belcourt à Alger, où il dit avoir eu une enfance heureuse malgré la misère, grâce à la solidarité des gens de son quartier.

Son instituteur, Louis Germain, le repère et l’aide à passer le concours des bourses pour entrer au lycée de Belcourt et le pousse à progresser. Il intègre le lycée, où il rencontre Jean Grenier, son professeur de philosophie. Il commence alors à écrire dans des journaux et publications. Mais sa véritable passion est encore le théâtre. Il travaille d’abord à Radio Alger, puis fonde une troupe, le Théâtre de l’Équipe.

Il commence à s’intéresser à la politique et rejoint le parti communiste en 1935, mais il s’en détachera deux ans plus tard. Il reste un homme engagé, mais place la morale et la justice au dessus de la politique et de l’idéologie.

En 1940, il termine la rédaction de L’Étranger, qui sera publié chez Gaillimard en 1942. Ce roman, qui sera un formidable succès dans le monde entier, marque son entrée dans le monde des lettres. Il reçoit le prix Nobel de littérature à 44 ans, et meurt deux ans plus tard, dans un accident de voiture.


Le roman s’inscrit dans un « cycle », celui de l’absurde, selon les propres mots de l’auteur. Attention, Camus ne se voyait pas comme un philosophe, en dépit de la nature philosophique de son essai, Le Mythe de Sisyphe. Il se concevait comme un artiste. Autre écueil à éviter, les trois œuvres du cycle ne sont pas les traductions les unes des autres, mais bien trois manières différentes de penser et de dire l’absurde de la condition humaine, grâce aux procédés offerts respectivement par le roman, l’essai et le théâtre.


Le personnage de Meursault est un anti-héros non seulement parce que c’est un personnage ordinaire, sans qualités particulières à première vue. Ses actions ne l’honorent pas : il tue un homme sans raison. Mais c’est aussi parce qu’une des qualités essentielles du héros lui fait défaut que Meursault se sent Etranger : l’art du langage. En effet, dans une grande partie du roman, Meursault ne sait pas s’exprimer mais cela lui pèse : «J’ai dit : oui pour ne plus avoir à parler». Ce défaut de communication semble lié à une perception particulière du monde, à travers laquelle les codes de la société perdent tout leur sens : «cela ne veut rien dire». Ce n’est qu’après le passage de l'aumônier, la veille de son exécution que Meursault semble trouver un sens à son existence et libère son langage : l’excipit du roman comporte en effet des phrases plus longues et divers procédés comme le registre lyrique, car le personnage exprime enfin ses sentiments.



 

  En seconde :